Comment éduquer avec fermeté et bienveillance ?

Published by Camille et Olivier on

Virginie Casse, passionnée d’écriture et de sciences humaines, s’intéresse depuis longtemps aux questions de bien-être et de santé. Responsable éditoriale pour EspritHealthy, elle répond cette semaine à la question « Comment éduquer avec fermeté et bienveillance ? »

 

Beaucoup de parents peinent à trouver le bon équilibre entre fermeté et bienveillance. Éduquer un enfant constitue une responsabilité que nous ne sommes pas toujours prêts nous-mêmes à assumer. Souvent, nous pensons que faire preuve de gentillesse et de tolérance constitue la meilleure option.

 

Attention à ne pas laisser se développer le syndrome de l’enfant roi, qui fait des ravages dans les sociétés actuelles. Les plus jeunes ont besoin qu’on leur fixe des règles. C’est même indispensable à une croissance équilibrée et à un bon développement du psychisme.

 

On l’aura compris : quand on est parent, on se retrouve face à la tâche difficile de définir le juste milieu et de pratiquer une éducation bienveillante, qui offre en même temps un cadrage suffisant.

 

Le syndrome de l’enfant roi : qu’est-ce que c’est ?

L’enfant roi, à qui ses parents n’ont pas su poser de règles, est généralement un enfant tyrannique. Bien qu’il obtienne quasiment tout ce qu’il demande, c’est aussi un enfant mal à l’aise. Cela peut sembler paradoxal, mais les plus jeunes ont besoin d’un cadre strict qui leur permet vraiment de grandir.

 

En d’autres termes, l’enfant a besoin de connaître les règles à respecter. C’est ce qui lui permet de développer de manière optimale sa personnalité et d’apprendre les codes de la vie en société.

 

Un petit qui ne supporte pas qu’on lui résiste et répond par des colères terribles n’est pas heureux. Souvent il présente des troubles du comportement. L’enfant roi est avant tout un enfant en souffrance.

 

Une fois que les parents ont compris ce principe, il leur est plus facile de réagir. Mais les mauvaises habitudes sont le plus souvent déjà prises et revenir à davantage de rigueur et de fermeté, le tout dans la bienveillance, n’est pas forcément simple.

 

Qu’est-ce qu’une éducation bienveillante ?

Tout d’abord, il convient de replacer la bienveillance dans un contexte juste et pertinent. En effet, il ne s’agit pas de laxisme. Les parents qui permettent tout à leur enfant ne sont pas vraiment bienveillants. A l’inverse, ils contribuent à créer une personnalité mal structurée qui aura plus tard des relations névrotiques et conflictuelles avec les autres.

 

Être trop permissif, ce n’est pas rendre service à son enfant. Pour autant, il faut se garder de trop de sévérité. On l’aura compris, tout est question d’équilibre. L’objectif doit être l’éducation. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Et quel est le rôle des éducateurs ?

 

Les parents, tout comme les éducateurs, devraient avoir pour principal objectif le bien-être de l’enfant, que ce soit sur le plan physique ou sur le plan psychologique. Cela signifie qu’il faut aider l’enfant à trouver son propre équilibre, et surtout à grandir. Pas question de lui imposer des règles absurdes, on mise plutôt sur le dialogue et sur la juste compréhension des enjeux.

 

Il s’agit, en somme, de fournir un cadre sécurisant pour l’enfant qui découvre la vie et le monde, tout en restant suffisamment souple. Ne pas hésiter à s’adapter à la situation, mais penser à définir des règles claires. Enfin, l’exemple est essentiel : quand on veut éduquer et transmettre une notion, on doit être exemplaire.

 

Quelques conseils pratiques pour la bienveillance dans l’éducation

Les parents ont souvent l’ambition de faire du mieux qu’ils peuvent pour leur enfant. Mais il n’est pas rare qu’ils confondent bienveillance avec permissivité. L’une des raisons en est, le plus souvent, qu’ils ont eux-mêmes souffert d’une éducation trop stricte et restrictive.

 

Il n’est pas pensable que l’on accepte l’inacceptable. Un enfant turbulent qui casse tout et ne respecte rien a besoin de fermeté. Mais il est important de distinguer la personne de l’enfant de ses actes. En effet, le petit est souvent sensible au langage et à ses nuances, qui traduisent différentes émotions chez ses parents.

 

Ainsi, face à un enfant qui se conduit de manière inacceptable à table, qui casse un verre ou renverse les plats, il ne faut pas dire “tu ne fais que des bêtises”. En effet, l’enfant comprend à ces mots qu’il ne vaut rien et qu’on ne l’aime pas.

 

Expliquez-lui plutôt la valeur de la nourriture et qu’il ne faut pas la gâcher. Dites pourquoi cela vous dérange que la table soit toute souillée alors que vous vous êtes donné beaucoup de mal pour préparer le repas.

 

Pensez aussi à fixer les règles à l’avance et respectez-les, n’en changez pas : rien de pire pour l’enfant que l’arbitraire. Il a besoin d’un cadre sécurisant où les actions se répètent, et c’est éduquer avec bienveillance que de le lui fournir.

 

Enfin, pensez à avoir recours à des formules positives : plutôt que de dire ‘ne crie pas’, préférez une formule comme ‘parle plus doucement, je t’entends parfaitement’.

 

Comme nous avons pu le voir, bienveillance ne rime pas avec laxisme. Il s’agit de mettre en place un cadre ferme et rigoureux, mais qui peut parfois être transgressé, par exemple lors d’un événement festif. L’enfant comprend très bien la différence.

 


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