Pourquoi et comment jouer avec son enfant ?
Voici un article de Cécile du blog Leo-Melrose.com. Sur son blog, Cécile, maman d’une petite fille née en 2006, aborde 4 thématiques autour de la parentalité ludique :
- Manger ludique ou comment préparer des plats « bons » et si possible « sains » que vos enfants vont aimer
- Apprendre en s’amusant ou comment associer le jeu à l’envie d’apprendre et favoriser la réussite scolaire de vos enfants
- Occuper vos enfants, des activités créatives et/ou ludiques pour faire passer un bon moment à vos enfants ou un bon moment en famille sans préparatifs compliqués ou rangement et nettoyage chronophages…
- Mieux communiquer avec vos enfants ou comment résoudre les petits et grands tracas quotidiens par le jeu
Forcément… ça nous parle 😉 !!
Le jeu est le langage naturel des enfants et comme tout langage, le pratiquer, se l’approprier permet de passer des caps. Interagir avec son bébé se fait dès les premières semaines de vie.
Quel bonheur quand l’outil n’est plus une barrière et qu’il nous donne le pouvoir de nous exprimer librement (ceux qui parmi vous ont appris une langue étrangère le comprendront aisément).
Avant de continuer à lire cet article, je vous invite à vous munir des outils suivants:
- 4 coussins moelleux
- une recette ludique intégrant des épinards (comme celle-ci)
Jouer moi ? Jamais !
Vous avez lu, écouté que le jeu est indispensable pour aider vos enfants à bien grandir et ce, dès les premiers mois. Vous comprenez l’intérêt du jeu pour vos enfants, mais ne voyez pas en quoi vous devriez intervenir… Consulter les principales activités à réaliser avec votre bébé.
C’est vrai, pourquoi vous parents, qui êtes sortis du monde de l’enfance depuis longtemps devriez-vous jouer avec vos enfants?
Je pourrai vous dire que le jeu renforce la relation que vous avez avec lui, qu’il aide votre enfant à prendre confiance en lui, à évacuer les situations mal vécues… qu’il élimine une grande partie des crises de rage et facilite la coopération de vos enfants.
Mais plutôt que de me lancer dans l’énumération théorique des bienfaits du parentage ludique ou de la parentalité par le jeu, je vous propose de prendre un exemple concret.
Votre enfant est assis par terre dans sa chambre ou dans votre salon. Rejoignez-le et mettez vous à sa portée, c’est à dire à même le sol.
Oui mais… Me mettre à quatre pattes pour jouer aux jeux de construction ou à la poupée, très peu pour moi…
Je comprends parfaitement dans votre argument que, vous n’avez plus la même agilité qu’avant, que vos genoux d’adultes ne supportent plus de rester trop longtemps pliés sur le parquet de la chambre de votre bambin et que la douleur de vos articulations vous rappelle que vous n’avez plus cinq ans… C’est à ce moment là qu’interviennent les coussins 😉
Disposez-les sur le sol et installez-vous confortablement… ça va mieux ?
Laisser l’initiative du jeu à votre enfant
Votre enfant s’est lancé dans un scenario bien élaboré avec des figurines, une maman ou un papa et son enfant qu’il anime avec dextérité et enthousiasme. Vous noterez au passage, qu’il fait preuve d’une implication extrême, bien plus concentré sur le déroulement de l’histoire qu’il construit au fil de l’eau que lorsque vous lui répétez qu’il faut qu’il range ses jouets parce que c’est le bazar dans sa chambre. A ce moment là, vous réalisez qu’en jouant de cette façon:
- Votre enfant développe son sens logique: mettre les événements, les scènes dans le bon ordre,
- Votre enfant travaille son imagination,
- Votre enfant apprend à manipuler des objets de petite taille et à affiner sa motricité fine,
- Votre enfant utilise du vocabulaire qu’il a appris en racontant l’histoire,
- Votre enfant s’exprime librement et s’affirme, en parlant sans interruption alors qu’il est habituellement plutôt réservé voire timide…
- Votre enfant prend le contrôle et décide de tout ce qui se passe dans le jeu y compris du rôle qu’il vous attribue dans l’histoire et de ce que vous, sa maman ou son papa, devez faire avec les personnages.
Habituellement, c’est plutôt l’inverse : vous décidez de tout pour lui… de la façon dont il doit s’habiller, de ce qu’il doit faire ou ne pas faire à l’instant T, du moment où il faut se lever, déjeuner, de ses temps de jeu souvent interrompus parce qu’il faut partir faire les courses…
Dans le jeu, vous l’écoutez, vous le laissez faire et vous obéissez à ses ordres sans rechigner… une belle preuve d’amour!
« Si tu ne finis pas tes épinards, on n’ira pas au parc! »
Tiens, cette phrase sortie de la bouche de votre enfant ou plutôt de celle d’une figurine haute de 5 cm vous dit quelque chose… ça alors, incroyable : c’est exactement les mots que vous avez prononcés ce midi…
« Le chantage épinards-parc, pas terrible comme argument ». Ne vous tracassez pas, vous ferez mieux la prochaine fois… par exemple en attribuant aux épinards des superpouvoirs ou en inventant une histoire autour de cet aliment, en le personnifiant, ou encore en vous munissant de la fameuse recette ludique intégrant des épinards citée au début de l’article.
Le jeu selon vos termes
Vous en profiterez pour préparer ce plat avec votre enfant. Si cuisiner est l’une de vos activités préférées, c’est parfait, vous transmettez votre savoir, vos petits secrets culinaires, c’est plutôt plaisant et valorisant !
Si au contraire cuisiner ne vous amuse pas, partager la préparation d’un plat avec votre enfant est un bon moyen de rendre cette activité plaisante pour tous en tâtonnant et testant ce qui fonctionne et ce qui marche moins bien et de prendre un peu de recul en riant ensemble de vos bévues:)
Vous laisserez votre enfant choisir les légumes au marché ou supermarché, au passage il apprendra à compter, à peser et à enrichir son champs lexical et son vocabulaire lorsque vous lui parlerez de la façon dont les épinards poussent, du « pourquoi c’est vert » et des saveurs;)
Vous le laisserez appuyer sur le bouton du blender pour mixer les épinards et faire une expérience scientifique lorsqu’il découvrira qu’il est bien plus facile de d’écraser en purée les aliments lorsqu’ils sont chauds que lorsqu’ils sont froids.
Ce faisant, vous lui donnerez de l’importance en lui confiant une partie de la préparation du déjeuner : ce n’est pas rien pour un enfant !
Une bonne façon de prendre confiance en lui en préparant cette recette ludique.
Mais revenons à notre jeu imaginatif…
Adieu frustrations et crises de rage
Ni une, ni deux, votre enfant vous chipe des mains le petit panier que vous tentiez d’accrocher à la main en plastique de votre figurine…
Ça vous contrarie…
D’abord parce que ce n’est pas si simple d’accrocher ce petit panier à cette petite main en plastique avec vos gros doigts d’adulte !
Ensuite parce que des jouets à accrocher, il y en a d’autres alors « pourquoi il vous prend le vôtre… ?, non mais sans blague… »
Enfin parce que vous commencez à vous prendre au jeu et à passer du bon temps avec votre enfant (avouez-le…)
Mais vous encaissez… et vous vous empressez d’attraper un autre objet.
Cette fois-ci votre enfant vous l’arrache carrément des mains en émettant un « HAHAAAA!!! » puissant et sonore.
Là, vous faîtes les gros yeux ! (N’oubliez pas que vous êtes en train de jouer, on fait semblant ok ?!)
Ce que vous ignorez, c’est que votre enfant reproduit exactement ce qui s’est passé ce matin dans sa classe de maternelle lorsqu’un autre enfant a chipé la petite voiture avec laquelle votre enfant était en train de jouer.
Que ce serait-il passé si vous n’aviez pas joué avec votre enfant là maintenant ?
Il est probable que cette situation mal vécue par votre enfant soit ressortie à un moment inopportun sous la forme de ce que nous appelons un « caprice« , par exemple dans le rayon confiserie d’un supermarché…
En laissant prendre l’initiative du jeu à votre enfant, vous venez de l’aider à évacuer une situation de frustration ou de stress et d’échapper à une crise.
Toujours contrarié ? Vous, vous êtes grand, vous pouvez prendre du recul, comprendre et passer l’éponge… lorsque vous rejouerez ensemble demain vous pourrez vous amuser à lui chiper son jouet à votre tour;)
Ou si vous voulez vraiment prendre votre revanche, faîtes-le dans le jeu en attrapant l’un des gros oreillers moelleux sur lequel vous êtes assis pour entamer une bataille à laquelle votre enfant participera activement en riant. Une bonne manière de vous défouler (ne vous assommez pas quand même…) et de rire ensemble.
A l’issue de cette bataille débridée, vient le moment du rangement…
Faîtes place à la coopération et bonne volonté de vos enfants
Quand votre enfant joue seul, vous retrouvez les figurines à même le sol lorsque vous arrivez dans sa chambre quelques heures après le jeu, ce qui ne manque pas de vous faire pester et de répéter encore et encore cette phrase inefficace : « range tes jouets »
Cette fois-ci, tout est différent… parce qu’en jouant :
- Vous venez de consacrer 30 minutes de votre pleine attention à votre enfant.
- Vous vous êtes mis à sa portée, vous avez su communiquer avec lui, le laisser s’exprimer
- Votre enfant est heureux d’avoir passé ce moment avec vous, il se sent bien…
Alors au moment de ranger, vous verrez combien il est facile d’obtenir sa coopération…
En lui soumettant de sortir la caisse dans laquelle vous mettrez ensemble les jouets et en ajoutant une petite phrase du type: « Allez on va faire rentrer les figurines dans leur maison… » si vous souhaitez prolonger le jeu ou rendre le rangement ludique pour votre enfant.
Cela doit devenir une habitude, un rituel qui fait partie du jeu.
Et pour tirer le meilleur parti du jeu et en savourer tous les bénéfices, je vous invite bien entendu à partager tous les jours un temps de jeu avec vos enfants.
N’hésitez pas à nous faire part de vos propre anecdotes, à nous raconter comment, grace au jeu, vous avez réussi à dénouer certaines situations problématiques !
A vous de jouer !
Cécile du blog Leo-Melrose.com
8 Comments
Isa · 17 août 2014 at 20 h 00 min
Je n’ai pas d’anecdote a raconter mais votre article m’a bien fait sourire 🙂 C’est vrai qu’on a pas toujours envie de jouer avec nos enfants… mes 2 garçons 7,5 et 5 ans aiment jouer à des jeux de garçon avec des épées, à la bagarre etc. pas facile de s’y mettre. Merci
Cecile · 19 août 2014 at 12 h 21 min
Bonjour Isa, merci de votre commentaire.
Si jouer à la bagarre n’est pas votre tasse de thé, il y a des alternatives de jeux que vous pouvez partager avec vos enfants s’ils aiment les jeux « physiques », comme par exemple la bataille de paires de chaussettes (chacun se met dans un coin d’une pièce et on se lance des paires de chaussettes roulées en boule (inoffensif et bon moyen de se défouler;)
Et puis rien ne vous empêche de partager des jeux plus calmes avec eux, par exemple une fois qu’ils ont joué à la bagarre ensemble, des jeux de carte, de société, jeux de construction, etc.
Le tout est de trouver un moment pour passer un temps de jeu complice avec eux.
Au plaisir 🙂 Cecile
Maman douceur · 15 septembre 2014 at 12 h 43 min
Merci pour cet article, mais pas très facile pour moi de jouer avec mon fils bientôt deux ans, davantage parce que petite, mes parents ne jouaient pas avec moi. Je passais davantage de temps dans les livres qu’à jouer. Aussi, j’ai du mal à jouer alors que j’ai envie de passer du temps avec lui, qu’on s’amuse ensemble, mais je tombe vite dans l’ennui (ménage à faire, autres choses en tête). Ce qui marche encore bcp ici c’est les parties de cache-cache, se courir après, danser.
Cecile · 22 septembre 2014 at 10 h 59 min
Bonjour maman douceur et merci de ce commentaire !
Effectivement, ce n’est pas forcement naturel de jouer ou du moins ça ne l’est plus pour nous les adultes. Être à l’écoute et entrer dans leur jeu demande un petit effort, c’est vrai.
Je pense que c’est une question d’entraînement et une routine à instaurer avec votre fils, par exemple en prévoyant un temps consacré au jeu tous les soirs quitte à mettre un petit minuteur en route pour commencer et à vous conditionner pour rester attentive pendant ce laps de temps là.
La bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas une seule et bonne manière de jouer et une seule et unique façon de se mettre à la portée de nos bambins parce que l’idée derrière le jeu c’est d’établir la connexion et d’aider nos enfants à communiquer avec nous, que ce soit via des mots ou par une communication non verbale – par le contact ou le jeu physique comme lorsque vous jouez à vous courir après ou à cache-cache avec votre fils.
Une astuce pour rester dans le moment présent et garder le contact pendant le temps de jeu, c’est d’avoir à portée de main un petit objet – une petite peluche ou tout autre objet de votre choix – et si vraiment vous n’arrivez pas à rester dans le jeu instauré par votre fiston et que vous sentez que vous commencez à vous évader ( à penser au ménage à faire ;), de serrer l’objet dans votre main et de lever le bras en disant une phrase un peu loufoque du type : « Que la force de super peluche soit avec moi ! ». A 2 ans, votre fils va certainement vouloir attraper l’objet que vous tenez dans la main et vous pourrez enchaîner sur un jeu plus actif quitte à revenir au jeu précédent ou pas… 😉
Cecile
Cath1717 · 25 novembre 2014 at 9 h 39 min
Merci pour cet article, très clair, drôle et ludique. On sent clairement le vécu et on se sent moins seule 🙂
Petite anecdote pour ma part, nous avons réussi à passer un moment très complice à son anniversaire où j’avais fait appel à des animateurs pour un spectacle de clown et de magie à la maison (pour celles et ceux que ça intéresse http://www.animation-enfant.be/). J’ai participé avec lui aux ateliers de coloriage et de grimage, nous avons fait des bulles géantes et de la sculpture de ballons, bref… J’ai véritablement retrouver mon âme d’enfant et je me suis pris au jeu comme jamais.
Depuis j’essaie de dégager régulièrement du temps pour sortir un peu de ma vie d’adulte car il n’y a que dans ces moments là qu’on peut vraiment communiquer, et je pense que ça lui fait autant de bien qu’à moi!
Audrey · 7 mars 2016 at 12 h 53 min
Bonjour.
L’article est bien intéressant. Je suis auxiliaire parentale et je garde donc les enfants au domicile des parents.
Je suis fan des jeux de société par exemple et j’adore en faire avec euX c est un moment drôle à partager surtout quand c est un jeu d’équipe sans gagnants perdants .
Pour les plus petits … mais quand je joue je participe alors j’ai aussi le droit de gagner et perdre .
Et je remarque qu une bonne partie de jeux ou activité avec eux pendant facile 30 minutes . Ils nous oublis une bonne heure . ( limite je m’ennuie après )
Mais il es vraie que même si c est mon métier il es parfois pas facile de rentrer dans le jeux ( fatigue par exemple …)
Angélique Mathieu · 8 février 2017 at 16 h 50 min
Je sais que tous les parents n’aiment pas jouer avec leurs enfants parce que simplement ils n’aiment plus jouer avec des jouets, et n’ont pas la patience de jouer 30 minutes avec leurs enfants.
Ils préfèrent faire des activités de leur âge qui les intéressent plus. 🙁
Et les enfants dans ce cas jouent toujours tous seuls, ce qui est vraiment dommage.
Car les enfants adorent faire participer leurs parents à leurs jeux. 🙂
Convivialité et partage autour de jeux de société · 9 juin 2015 at 14 h 26 min
[…] de distribuer les cartes et les jetons et ainsi tous les membres de la famille pourront participer. En jouant avec son enfant, ce dernier acquiert de plus en plus d’autonomie et il sera heureux de jouer à des jeux […]