Nous nous trouvons parfois bien démunis devant les questionnements de nos enfants et nous ne savons pas toujours comment réagir et répondre, nous avions donc envie de vous partager quelques pistes pour répondre aux grandes questions des petits.
Ne pas sous-estimer la lucidité des enfants sur les sujets graves
Les enfants sont souvent beaucoup plus lucides que nous ne l’imaginons sur les grandes questions de la vie. Cʼest notamment vrai pour les sujets comme la mort et la maladie.
Rapidement, même petits, ils perçoivent l’imprévisibilité de la maladie et de la mort et leur gravité.
Essayer de les rassurer en disant «Mais non, je ne vais pas mourir», «Mais non tu ne vas pas mourir», «Mais non tu ne vas pas être malade» est souvent inutile : ils savent que ce nʼest pas vrai et qu’il est possible que eux ou leurs proches tombent malades ou meurent.
Tenter de les rassurer n’est pas toujours la meilleure solution
Tenter de les rassurer peut d’ailleurs avoir 2 effets contre-productifs :
– Soit les enfants comprennent que nous n’osons pas leur en parler et penseront que ça ne vaut pas la peine d’aborder ces sujets avec nous.
– Soit les enfants pensent que les choses sont encore plus graves que ce quʼils imaginaient et sʼinquiètent encore plus.
Mieux vaut donc être réaliste, sans tomber dans la panique, mais simplement reconnaître que leurs questions et leurs craintes sont légitimes et humaines.
En pratique :
Renvoyer la question : «Ah tiens, cʼest une question intéressante. Et toi, tu en penses quoi ?», «Ah oui… à ton avis, pourquoi ?».
Rester concret et pratique dans nos réponses : Un enfant a besoin de se représenter visuellement les choses, comme sʼil pouvait les dessiner. Les explications trop abstraites ou trop conceptuelles sont difficiles à intégrer pour eux.
Reformuler la question derrière la question : «Tu te demandes ce qui se passerait si on était morts?»
Légitimer son questionnement : «C’est vrai que ça fait peur. On se demande ce qui va se passer après».
Gérer nos propres émotions et nos propres limites
Certains sujets sont difficiles à aborder pour nous, du fait de notre propre histoire et de nos propres limites. Ce n’est pas forcément un problème. Les enfants n’ont pas besoin de penser que leurs parents ont la réponse à toutes les questions.
Ils nous seront reconnaissants d’avoir su admettre que nous n’étions pas la meilleure personne pour répondre à leurs questions sur tel ou tel sujet en particulier. On peut faire appel à une autre personne qui sera plus à l’aise.
Cette personne peut être un proche (famille, ami, …) en qui l’enfant aura confiance et qui saura aborder ce sujet en accord avec les valeurs que nous souhaitons transmettre à notre enfant. Ce peut être aussi un professionnel : enseignant, psy, médecin, etc.
En pratique : «c’est difficile pour moi de te parler de ça. Si tu veux, on peut demander à X ou Y, il pourra mieux t’aider que moi.»
Laisser l’espace à l’enfant pour trouver ses propres réponses
Lorsqu’un enfant pose une question, il n’a pas forcément besoin d’obtenir une réponse. Parfois, il a simplement besoin d’apprendre à trouver ses propres réponses.
En renvoyant la question à l’enfant, on apprend aussi beaucoup sur ce qu’il s’est déjà imaginé, comment il voit les choses. On pourra alors lui donner une réponse plus compréhensible pour lui et adapter nos explications à ce qu’il sait déjà et a déjà compris. Quand on lui donne des explications qui ne collent pas avec ce qu’il pensait, l’enfant est déstabilisé et ne comprend plus rien.
Chercher la question cachée derrière la question
Lorsqu’un enfant pose une question, parfois il veut seulement comprendre et parfois il y a derrière tout ça une autre question plus importante ou en tout cas différente. Un enfant qui pose une question sur la mort ne veut pas forcément savoir ce qu’est la mort mais se pose peut-être des questions sur ce qui va se passer pour ceux qui restent par exemple. Ne pas répondre, mais l’accompagner dans la découverte de la question derrière la question, permet de répondre à la bonne question. Tant qu’on n’a pas répondu à la bonne question, les interrogations reviendront.
Le contenu de cet article est extrait du tout nouveau pack des « Fiches Outils des Supers Parents »… qui prend forme et que nous espérons pouvoir vous présenter en fin d’année ou tout début d’année prochaine !
Nous vous partagerons très bientôt le contenu détaillé de ce pack de Fiches Outils… et nous aurons certainement besoin de votre aide pour en choisir le nouveau logo.
En attendant, n’hésitez pas à télécharger la Fiche dont est issu cet article :
Et vous, quelles sont les questions de vos petits qui vous ont mis en difficultés ? N’hésitez pas à les partager avec nous en commentaire !
Nous avons eu la fameuse question de notre fille de 6,5 ans sur l’existence du père Noël. Elle voulait la vérité et nous a dit qu’elle ne serait pas déçue de la réponse quelle qu’elle soit. Nous lui avons donc expliqué que le père Noël n’était pas ce vieux bonhomme barbu mais plutôt une idée de partage et d’offrandes en période de fin d’année. Et elle a très bien pris l’information 🙂
Julie · 23 novembre 2022 at 7 h 35 min
Et oui quand les enfants sont prêts à entendre les réponses, ça se passe bien en général ! Merci pour ton partage d’expérience Maude ! ❤️ Bien à toi, Julie – Equipe les Supers Parents
Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’il est bon que l’enfant sache qu’on n’a pas les réponses à tout, même nous les adultes ! Et qu’on a le droit d’être dans l’émotion, et de chercher des réponses ou du soutien auprès des autres. Notre fils de 6 ans a été confronté pour la première fois cet hiver à la mort d’un être cher : nos deux chats sont partis à 6 mois d’intervalle, qu’il voyait un peu comme ses petits frères. Questionnements et tristesse étaient plus que présents, pour lui mais aussi pour nous ! Il semble avoir été un peu apaisé par le fait que nous non plus on ne savait pas, mais que nous aussi on était triste. Parfois on n’a pas les réponses, mais ce qui fait avancer c’est de partager ses doutes et ses peurs, et d’être ensemble pour aller de l’avant !
Julie · 28 juillet 2023 at 11 h 15 min
Bonjour Valérie, Merci pour ce précieux partage d’expérience. A très vite, Julie de l’équipe Les Supers Parents
C’est tellement touchant et beau de voir les enfants se poser ces questions, cela nous pousse parfois dans nos retranchements et nous fait philosopher un peu, et finalement ça fait du bien, aussi pour les adultes!
Cet article fait suite à notre article « Les 5 piliers pour une relation parent-enfant apaisée », dans lequel nous avons exploré les 3 premiers piliers... Nous allons voir aujourd’hui les 4ème et 5ème piliers
Les 5 piliers d’une relation parent-enfant apaisé, que nous allons explorer dans cet article, sont extraits des enseignements concrets qu'Isabelle Filliozat propose dans le programme d'accompagnement que nous avons co-créé avec elle..
Si vous lisez notre blog, c’est que vous cherchez probablement des conseils.
Alors, vous n’êtes pas au bon endroit.
Nous ne publions pas ces articles pour vous donner des enièmes conseils en Parentalité !
Pourquoi ?
Parce que ça ne fonctionne pas.
5 Comments
Maude · 22 novembre 2022 at 18 h 03 min
Nous avons eu la fameuse question de notre fille de 6,5 ans sur l’existence du père Noël. Elle voulait la vérité et nous a dit qu’elle ne serait pas déçue de la réponse quelle qu’elle soit. Nous lui avons donc expliqué que le père Noël n’était pas ce vieux bonhomme barbu mais plutôt une idée de partage et d’offrandes en période de fin d’année. Et elle a très bien pris l’information 🙂
Julie · 23 novembre 2022 at 7 h 35 min
Et oui quand les enfants sont prêts à entendre les réponses, ça se passe bien en général !
Merci pour ton partage d’expérience Maude ! ❤️
Bien à toi,
Julie – Equipe les Supers Parents
Valérie, Madame Pas de Soucis · 27 juillet 2023 at 16 h 10 min
Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’il est bon que l’enfant sache qu’on n’a pas les réponses à tout, même nous les adultes !
Et qu’on a le droit d’être dans l’émotion, et de chercher des réponses ou du soutien auprès des autres.
Notre fils de 6 ans a été confronté pour la première fois cet hiver à la mort d’un être cher : nos deux chats sont partis à 6 mois d’intervalle, qu’il voyait un peu comme ses petits frères. Questionnements et tristesse étaient plus que présents, pour lui mais aussi pour nous ! Il semble avoir été un peu apaisé par le fait que nous non plus on ne savait pas, mais que nous aussi on était triste. Parfois on n’a pas les réponses, mais ce qui fait avancer c’est de partager ses doutes et ses peurs, et d’être ensemble pour aller de l’avant !
Julie · 28 juillet 2023 at 11 h 15 min
Bonjour Valérie,
Merci pour ce précieux partage d’expérience.
A très vite,
Julie de l’équipe Les Supers Parents
Marina · 5 septembre 2024 at 23 h 43 min
C’est tellement touchant et beau de voir les enfants se poser ces questions, cela nous pousse parfois dans nos retranchements et nous fait philosopher un peu, et finalement ça fait du bien, aussi pour les adultes!