Les 5 piliers d’une relation parent-enfant apaisée
Les 5 piliers d’une relation parent-enfant apaisé, que nous allons explorer dans cet article, sont extraits des enseignements concrets qu’Isabelle Filliozat propose dans le programme d’accompagnement que nous avons co-créé avec elle.
1er Pilier pour une relation parent enfant apaisée :
Comprendre l’impact de notre propre passé… et les mécanismes de notre cerveau
Nous avons déjà parlé de l’impact de nos blessures d’enfance sur notre manière de réagir aux comportements de nos enfants, et l’importance d’entamer un travail de guérison de notre passé.
Mais un autre point est tout aussi important pour arriver à maîtriser nos propres réactions : c’est de comprendre les mécanismes du cerveau humain afin d’apprendre à mieux gérer notre stress !
Nous connaissons tous, en tant que parents, des moments où nous avons des réactions excessives par rapport au comportement de nos enfants,
des moments où nous perdons le contrôle de nos émotions, et où nous sentons la colère monter sans pouvoir la maîtriser.
Nous savons dans ces moments-là que ce n’est pas du tout le comportement que nous aurions dû avoir pour dénouer la situation correctement…
Nous regrettons bien souvent nos débordements… et nous culpabilisons !
Que se passe-t-il concrètement, à l’intérieur de nous, dans ces moments-là ?
Il faut d’abord réaliser que chacun a ses propres « déclencheurs »…
Et qu’il est utile de s’observer pour prendre conscience des comportements de notre enfant qui déclenchent en nous ces réactions excessives.
Pour certains, ce qui va déclencher une réaction disproportionnée c’est lorsque leur enfant ne veut pas manger,
Pour d’autres, c’est lorsqu’il ne veut absolument pas aller dormir, ou parce qu’il s’accroche à nous et qu’on ne sait pas comment faire pour qu’il ose aller avec ses copains, etc.
Et donc tout d’un coup, à cause de ce déclencheur, nous avons une montée d’adrénaline.
Il se passe vraiment quelque chose à l’intérieur de notre corps et ça s’appelle le stress !
Le stress, c’est en fait « une réaction physiologique de notre organisme qui vise à nous adapter aux situations ».
Lorsque nous sommes face à une situation jugée menaçante, avant même que le reste de notre cerveau soit informé, l’amygdale (une petite glande dans notre cerveau) a déjà envoyé dans notre corps une décharge d’hormones de stress.
Cette décharge, pour nous adulte comme pour les enfants, va entraîner 3 réactions possibles :
- La fuite : je fuis la situation,
- L’attaque : je fais face à la situation, de manière agressive
- Ou le figement : lorsque je ne peux ni fuir ni attaquer, je reste figé.
Mais laissons Isabelle vous expliquer exactement ce qu’il se passe dans les moments où nous perdons le contrôle de nous-mêmes :
Alors, comment faire pour apaiser notre cerveau sous stress dans les situations difficiles ?
Et bien la première chose à faire c’est d’apprendre et d’expérimenter, nous le parent, un certain nombre d’outils et de techniques de retour au calme, que nous pourrons ensuite enseigner à nos enfants !
Nous pouvons d’ailleurs leur expliquer le mécanisme du stress grâce à l’image du « cerveau dans la paume de la main ».
Vous verrez qu’en étant maintenant conscient de ce qu’il se passe dans votre cerveau et des mécanismes du stress, il vous sera plus facile de l’observer en vous lorsqu’il arrive.
Vous pourrez même faire le signe à votre enfant, ou votre conjoint, pour indiquer que la vous êtes sous stress et qu’il n’y a rien d’autre à faire tout de suite que de chercher à retrouver votre calme.
Il ne vous reste plus qu’à expérimenter différentes techniques de gestion du stress.
Il en existe des tas, mais nous souhaitons vous transmettre maintenant celle qui est pour nous la plus puissante et la plus simple : RES-PI-RER !
Eh oui, c’est tout bête, mais le simple fait de respirer amplement, et de vous concentrer quelques secondes sur votre souffle vous permet quasi instantanément de réduire le stress !
Faites le test dès que vous en aurez l’occasion, vous allez être bluffé !
Et le petit plus, ou même le grand plus, c’est qu’au bout de quelque temps d’utilisation de cette technique, il y a de grandes chances pour que vos enfants, lorsqu’ils vous voient respirer profondément comme cela pour vous calmer… se calment eux aussi….
Eh oui, le calme est aussi contagieux que le stress…
Et le plus génial, c’est qu’en le faisant vous-même, vous leur enseignez cette technique de gestion du stress qu’ils auront vite fait d’imiter !
Dans le premier module du programme d’accompagnement, Isabelle Filliozat analyse en détail toutes les causes possibles de ces décharges de stress dans notre cerveau (de parent)…
et propose de nombreuses autres techniques pour gérer ce stress et revenir au calme.
Mais passons maintenant au deuxième pilier !
2ème Pilier pour une relation parent enfant apaisée :
Apprendre à décoder les comportements de l’enfant et accueillir les émotions
Nous avons exploré dans l’article précédent les 7 causes principales des comportements excessifs de vos enfants et vous avez peut-être même déjà commencé à les identifier.
Prendre conscience de la vraie cause d’un comportement excessif permet déjà de réagir différemment, mais nous avons aussi à apprendre à accueillir les émotions fortes que traverse souvent l’enfant dans ces moments-là !
Pendant très longtemps les émotions ont été ignorées et rejetées, jugées comme négatives, synonymes de souffrances, de faiblesses.
Aujourd’hui de nombreux scientifiques et professionnels de l’enfance explorent le monde des émotions et les identifient comme étant absolument indispensables.
Mais qu’est-ce que c’est exactement qu’une émotion, et est-ce que les crises parfois impressionnantes de votre enfant sont vraiment dues à une émotion ?
Une émotion c’est « une réaction physiologique de l’organisme face à une sollicitation d’adaptation ».
Et comme c’est une réaction d’adaptation face à une situation donnée, les émotions devraient toujours être les bienvenues :
- Lorsqu’il y a un danger, il est nécessaire d’avoir peur,
- lorsque quelque chose est injuste il est utile d’être en colère,
- lorsque nous réussissons quelque chose il est naturel de se sentir joyeux, etc.
Ça ce sont les véritables émotions !
Mais lorsque la réaction est disproportionnée par rapport à la situation (par exemple lorsque votre enfant se roule par terre parce que vous venez de lui refuser un bonbon), là, ce n’est pas de l’émotion, c’est ce qu’on appelle une « réaction émotionnelle parasite ».
Peut-être bien tout simplement que l’enfant perd le contrôle de lui-même parce qu’il est en surcharge de stress !
Si la réaction n’est pas disproportionnée, alors c’est bien une émotion, et notre travail est d’aider sa libération, son expression.
Une émotion se déroule en 3 étapes : Charge – tension – décharge.
L’idée, c’est d’aider l’enfant à évacuer cette émotion, pour empêcher qu’elle soit réprimée, bloquée, qu’elle ne se cristallise…
Car si elle n’est pas évacuée/déchargée, elle risque de ressortir à d’autres moments.
Notre Job de parent est d’aider notre enfant à évacuer son émotion afin qu’il puisse revenir à son état normal.
Il nous faut alors accepter que cette évacuation puisse se faire par des cris de décharge, par des pleurs de libération, par l’expression corporelle de cette émotion.
Mais nous pouvons aussi travailler en amont et faire en sorte de réduire les émotions notamment celles liées à la frustration ou à la déception.
Pour cela, nous allons d’abord leur montrer comment nous, adultes, gérons la frustration.
Par exemple, si je viens de rater mon gâteau, je vais dire à haute voix :
« Oh mince, mon gâteau est complètement raté ! Je suis drôlement déçu ! Et ça me met en colère : j’ai envie de jeter mon gâteau par terre ! Bon, aller je vais prendre de grandes respirations pour me calmer… et je vais réessayer ! ».
En fait, nous montrons à l’enfant que nous aussi nous vivons des situations frustrantes, nous aussi nous vivons des situations dans lesquelles nous ne réussissons pas, dans lesquelles nous rencontrons des échecs, des portes fermées, etc.
et face à ces frustrations, nous exprimons à haute voix se qui se passe en nous … la clé est là … c’est de montrer l’exemple, de faire à haute voix ce que d’habitude nous faisons à l’intérieur de nous.
Alors, n’hésitez pas à vous entraînez dans les jours à venir, en nommant tout haut vos propres émotions et en montrant à vos enfants comment vous faites pour gérer vos frustrations et vos déceptions…
Vous verrez que très vite, vos enfants vous imiteront et qu’ils seront bien plus conscients (comme vous d’ailleurs) des différents types d’émotions qui les traversent.
Dans le programme d’accompagnement, tout un module est consacré à l’analyse en détail, par Isabelle, de chacune des émotions que traversent vos enfants et comment faire pour les accueillir sereinement.
Mais passons maintenant au 3ème pilier…
3ème Pilier pour une relation parent enfant apaisée :
Eliminer les rapports de forces pour favoriser la coopération naturelle
Ça change absolument toute la relation !
Alors c’est sûr, ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais clairement, c’est de faire ce changement radical qui vous permettra d’obtenir une coopération bien plus spontanée de la part de vos enfants, sans avoir à crier, à vous énerver et à répéter sans cesse les mêmes choses !
D’ailleurs quand on y pense, qu’est-ce qui fait que nous ayons tant besoin de rentrer dans ce conflit, dans ce jeu de pouvoir avec notre enfant ?
Car réalisons-le bien, dans cette lutte de pouvoir « Qui commande ? Qui a raison ?»… tout le monde est perdant.
Chaque fois que nous donnons une punition, que nous faisons du chantage, des menaces, que nous crions, que nous donnons une tape, une fessée… nous sommes en train de vouloir avoir le contrôle.
Et avoir le contrôle sur l’enfant c’est tenter de mettre un couvercle sur la casserole de lait qui déborde… au lieu de chercher à éteindre le gaz !
Si votre enfant ne coopère pas naturellement avec vous, c’est qu’il y a un souci, c’est peut être qu’il n’a pas le bon carburant !
Car en en réalité nos enfants aiment coopérer !
Tous les humains aiment coopérer, nous avons tous un cerveau doué d’empathie. Nous sommes tous portés naturellement à imiter, à apprendre et à vouloir faire ensemble…
Ça vous étonne sûrement, mais cela a été prouvé scientifiquement.
Nous sommes une espèce sociale et tous les humains adorent apporter leur participation, adorent coopérer…
Vous avez sûrement du mal à nous croire…
Car c’est sûr que ça ne se voit pas forcément au quotidien !
Et si ça ne se voit pas, c’est parce que le plus souvent nous avons abîmé, voir cassé cette pulsion naturelle à coopérer…
Comme elle a été abîmée ou cassée chez nous lorsque nous étions enfants !
Comme nous, il vous est sûrement déjà arrivé de dire, quand votre enfant voulait commencer à manipuler la farine pour vous aider à faire un gâteau :
« Ah non ! Ne touche pas à ça ! Tu vas en mettre partout ! Tu es trop petit, je vais le faire ! ».
En disant cela, on stoppe l’enfant alors qu’il désirait faire avec nous, il désirait nous aider, coopérer !
De la même manière, nous avons tendance à contrôler leur espace, à contrôler leurs gestes, à rectifier :
« Ah non ! non ! ça c’est pas très bien, tu devrais faire plutôt comme ci, comme ça … »,
Nous avons tendance à intervenir beaucoup trop dans leur besoin d’exploration.
En fait, nous butons, nous les parents, sur nos propres insécurités et sur notre besoin de bien faire et de faire en sorte que notre enfant lui aussi « soit bien, fasse bien ».
Un autre exemple : quand on voit que notre bébé essaye de se tourner, hop on va l’aider à se retourner !
Dans ces situations, on contrôle, avec l’idée de protéger l’enfant, de prendre soin de lui.
Alors qu’au contraire il a besoin de faire ces expériences par lui-même pour construire sa confiance, son estime de soi, son libre arbitre… pour devenir autonome.
L’idée c’est donc de vous observer, d’observer à quel moment vous êtes dans le contrôle sur votre enfant et comment, au lieu de le contrôler, vous pourriez le soutenir, dans telle situation, dans tel apprentissage…
Soutenir c’est fournir à l’enfant sa base de sécurité.
Par exemple, lorsque votre enfant dessine, votre rôle de soutien c’est de lui fournir du papier, des crayons, de lui montrer où il peut poser le papier et comment faire pour que ça ne perce pas et que ça n’aille pas tâcher la moquette.
Si vous sous surprenez à lui prendre la main pour lui montrer « Regarde c’est comme ça que tu peux faire » ou alors « Et pourquoi tu ne mettrais pas un peu de rouge ? » c’est-à-dire à intervenir dans son dessin, là vous êtes probablement en train de contrôler.
Donc la première chose, c’est de faire confiance à l’enfant et de lui permettre de faire les choses par lui-même !
C’est en se trompant que l’on apprend, que l’on intègre des compétences !
Et à chaque fois que vous vous surprenez à rentrer en opposition avec votre enfant, vous pouvez vous dire :
« OK, je respire, qu’est-ce qui est en train de se passer en moi et est-ce que je cherche à avoir raison ou pas ? »,
« Qu’est-ce qui est le plus important ? Avoir le contrôle ou favoriser le lien avec mon enfant ? », etc…
Parce que la clef est la :
Ce qui va aider votre enfant à coopérer, c’est la richesse du lien qu’il a avec vous !
Faite le test : essayez de les laissez plus libres de faire des erreurs, de les réparer eux-mêmes et du coup d’apprendre de leurs expériences…
Vous sentirez comment vous passez vous-même du mode « contrôle » au mode « soutien » ou « coach ».
Cela demande beaucoup de « lâcher prise « …
Mais ça vaut le coup et au bout de très peu de temps vous vous surprendrez peut-être à ne pas avoir envie de revenir en arrière tant les résultats seront bluffants.
Car les enfants réagissent au quart de tour à nos changements !
Une petite précision tout de même : éliminer les rapports de force et le contrôle excessif sur nos enfants ne veut pas dire qu’il n’y a plus de règles à respecter.
Au contraire, elles sont essentielles.
Dans le programme d’accompagnement, Isabelle Filliozat revient d’ailleurs en détail sur le cadre, les limites, les règles et les conséquences.
Nous aborderons le 4ème et le 5ème pillier dans le prochain article !
2 Comments
Benhadda · 29 janvier 2022 at 9 h 29 min
Ca fait des années que j’essaie de pratiquer la bienveillance avec mes enfants.
J’utilise plein de méthodes : les câlins par exemple quand on est énervés.
Vraiment j’essaie d’être positive mais je trouve que ça ne fonctionne pas vraiment. Surtout avec l’adolescence. Je trouve que c’est une méthode demande beaucoup de temps avec peu de résultats. Ceux pour qui ça marche ont vraiment de la chance.
Julie · 29 janvier 2022 at 11 h 16 min
Bonjour Sabrina,
Merci pour votre partage d’expérience. Pour que ça « fonctionne », il est nécessaire de travailler en profondeur à un changement de posture, on ne peut pas se « contenter » d’appliquer des astuces sans passer par ce travail. C’est la raison pour laquelle nous avons développé un programme d’accompagnement de 8 mois avec Isabelle Filliozat. Au cours de ces 8 mois nous
explorons en détail comment améliorer la relation et obtenir la coopération « naturelle » de nos enfants… notamment en réduisant au maximum le rapport de force qui est peut-être déjà installé. On travaille également sur l’impact de nos propres blessures d’enfance (et comment les guérir), l’origine et la gestion du stress …
Alors vous avez raison, ça demande de l’engagement mais c’est un investissement pour l’avenir, pour la qualité de nos relations et on finit par se libérer de tout ce temps et cette énergie perdus à gérer des crises et des conflits au quotidien.
Si vous êtes intéressée, les inscriptions sont actuellement ouvertes et nous avons fait une offre très spéciale pour célébrer la « Semaine de la Sérénité en Famille » ! Vous trouverez toutes les infos sur cette page : https://parentalite-bienveillante.learnybox.com/offre-speciale-programme-en-ligne-isabelle-filliozat/
Bien à vous,
Julie – Equipe Les Supers Parents